Les affleurements des roches et des paysages permettent de raconter notre histoire géologique. Cette histoire commence avec la formation le Massif central.
Du sommet de la Coste, vous observez les Cévennes, apprenez à identifier dans le paysage les différents massifs.

Figure 1 : Vers l’Ouest, panorama des Cévennes vu depuis le chemin de la Rouquette et image 3D de la carte géologique simplifiée des Cévennes réalisée avec Géoportail
Les Cévennes, se trouvent au sud de ce massif, elles sont constituées de massifs profondément érodés, et offrent des paysages de pentes raides séparées par d’étroites et profondes vallées. Les massifs culminants sont ceux du Mont Aigoual (1 565 m) et le Pic de Finiels (1 699 m) situé sur le Mont Lozère.
Ces massifs sont essentiellement formés de micaschistes et de granites, comme dans toutes les montagnes anciennes. Ces roches ont façonné des paysages époustouflants, les Cévennes sont aujourd’hui une destination touristique idéale pour ceux qui cherchent à se ressourcer et à s’évader.
Comment se sont formées ces roches ?
Les micaschistes forment des crêtes allongées qui séparent les vallées. Ces roches sont dites métamorphiques parce qu’elles se sont formées à partir de roches préexistantes. Elles proviennent de la transformation des sables et des argiles dans des conditions de pression et de température qui sont atteintes au cours de la formation de chaînes de montagnes, lorsque les roches se chevauchent.

Figure 2 : Image du Bougès et du mont Lozère réalisée avec Google Earth. Photographies : vue du sommet du Bougès vers le Sud, micaschiste au sommet du Bougès.

Figure 3 : Image des crêtes cévenoles formées de micaschistes, réalisée avec Google Earth.
Au sommet des massifs du mont Lozère et de l’Aigoual, s’érigent des chaos de granite. Le granite s’altère en surface et se transforme en sable grossier appelé arène, lorsque cette arène est transportée par l’eau, il reste seulement un empilement de blocs arrondis.

Figure 4 : Chaos granitique appelé « le lapin » à Grizac massif du Mont Lozère et schéma de la formation des chaos.
Ce granite s’est formé lorsqu’une chaîne de montagnes est devenue trop haute, elle s’est effondrée sous son propre poids comme un camembert trop mûr ! (lien vers le film aipt Malavielle2). En profondeur, les roches ont fondu partiellement, les magmas formés visqueux et légers sont remontés le long des failles. Le refroidissement lent du magma à 5 km de profondeur a provoqué la formation de massifs rocheux appelés plutons granitiques. Dans les Cévennes, les granites de l’Aigoual-Guiral-Liron et ceux du mont Lozère sont datés de -315 à -300 millions d’années.
Le bassin houiller des Cévennes forme un « V », et s’étend sur 200 km2 au nord d’Alès. Il regroupe trois gisements, la Grand-Combe à l’Ouest, Bessèges à l’Est, et au Sud Rochebelle. Le charbon a été extrait dans les Cévennes, les premières exploitations sont signalées en 1230 mais l’industrialisation du charbon commence en 1776. Cette industrie minière se développe fortement au cours du XXème siècle et atteint son apogée en 1958 avec 3,3 millions de tonnes de charbon extraites et un effectif de 20 000 ouvriers avant de décliner. La dernière mine a fermé en 2002. Élément incontournable du paysage de la ville d’Alès, le terril Ricateau (du nom d’un ingénieur et ancien directeur des Houillères, mort en 1955) aussi appelé crassier, formé entre 1945 et 1965, témoigne du passé industriel et minier de la ville. Un terril est constitué par l’accumulation des « déchets » de la mine. C’est-à-dire des roches qui ont été triées et dont la teneur en charbon n’était pas suffisante pour être exploitées et commercialisées.
Des vestiges de cette industrie subsistent encore et des musées racontent l’histoire de cette industrie : la mine témoin d’Alès et la maison du mineur à la Grand-Combe.
Le bassin houiller est essentiellement formé de couches de conglomérats[1], grès[2] et argiles qui renferment une centaine de veines de houille de 0,15 à 6 m d’épaisseur sur une profondeur de 2 500 m. Lorsque la chaîne de montagnes s’est effondrée, en surface les roches plus rigides se sont cassées. Le long de ces failles, des bassins lacustres se remplissaient de sables, graviers, et argiles. Une végétation luxuriante poussait sous les latitudes équatoriales, ces forêts constituées de fougères géantes, prêles et conifères, étaient régulièrement inondées en période de crue, les dépôts de sable et gravier (jusqu’à 3 m d’épaisseur), détruisaient les végétaux souvent sans les déraciner comme dans la forêt fossile de Champclauson. Ces végétaux enfouis et tassés sous les sédiments, au fur et à mesure que les dépôts se succédaient, se transformaient en couches peu épaisses de charbon. Ces roches se sont formées de -305 à -295 millions d’années et contiennent des fossiles de la flore et la faune de la période géologique du carbonifère.
A Champclauson, près de la Grand-Combe, vous pouvez observer une forêt fossile. Située dans le parc Dinopédia, cette forêt est visible à partir d’un petit train.
[1] Les conglomérats sont des roches formées de fragments de roches, galets, graviers, sable, agglomérés
[2] Les grès sont des roches formées de particules de sable agglomérées.

Figure 5 : Tranchée d’exploitation du charbon à Champclauson (a), tronc de sigillaire (à définir) et racine fossilisés (b etc). Photographies issues de la lithothèque de Montpellier.

Figure 6 : Bassin houiller du Pontil (a : La carrière, b : Veine de houille redressée à la verticale, c et d : Fossiles de troncs de calamites, e et f : écorce fossile de sigillaire)
Photographies issues de la lithothèque de Montpellier + l’écorce fossile de Sigillaire Par Fernando Losada Rodríguez —CC BY-SA 4.0,
Les sigillaires (voir la représentation du paléoenvironnement figure 7 C) étaient des fougères géantes mesurant jusqu’à 40 m de hauteur, avec des troncs caractéristiques présentant des cicatrices foliaires.
Les calamites (voir la représentation du paléoenvironnement figure 7 D) étaient des végétaux proches des prêles actuelles possédant, comme elles, des tiges articulées. Ces végétaux étaient arborescents d’environ 10 m de hauteur, avec un tronc de 1 m de diamètre cannelé.

Figure 7 : Représentation schématique d’une coupe dans les Cévennes au Carbonifère et reconstitution du paléoenvironnement
Noms des différentes espèces à écrire et faire apparaître au survol de la souris
A : Lépidodendron, B : Cordaïtale, C : Sigillaire, D : Calamite = prêle géante. 1 : Onychophore ver mou, 2 : Meganeura libellule géante, 3 poisson cartilagineux, 4 : Poisson osseux, 5 : Amphibien, 6 : reptile mammalien, 7 Scorpion.
Dans les bassins houillers des Cévennes, seuls des fossiles de végétaux ont été retrouvés. Les fossiles d’animaux ont été identifiés dans d’autres bassins du Massif central formés à la même époque.
L’origine tectonique[1] du Massif central
Les continents sont portés par des grandes plaques rigides de 100 km d’épaisseur, appelées lithosphériques. Ces plaques se déplacent à la surface du globe de quelques cm par an. Lorsque deux plaques convergent, les océans se ferment et les continents entrent en collision formant des grandes chaînes de montagnes.
[1] La tectonique en géologie désigne l’étude des déformations de l’écorce terrestre dues à des forces internes, ainsi que la structure des roches résultant de ces déformations, notamment à travers la tectonique des plaques.

Figure 8 : L’échelle des temps géologiques en millions d’années situant la formation et l’érosion des Cévennes

Figure 9 : schémas de la formation du Massif central.
La fermeture des océans situés de part et d’autre d’un microcontinent appelé Armorica (aujourd’hui le Massif armoricain) entre -420 et – 320 millions d’années a provoqué les collisions des continents à l’origine de la chaîne de montagnes hercynienne haute comme l’Himalaya aujourd’hui. Le Massif central se trouve au sud de cette chaîne. Ensuite, cette chaîne de montagnes s’est affaissée et érodée.



Source des images des globes : images modifiées d’après Christopher Scotese Paleomap Project.
Représentations mondiales des continents images modifiées d’après Matte 2001 : article Chaîne varisque en France par Michel Faure ENS Lyon.

Figure 10 : Himalaya actuel, image réalisée avec Google Earth.
Les Cévennes aujourd’hui.
Les roches formées en profondeur (granite, micaschiste, charbon) dans la chaîne de montagnes sont à l’affleurement. Dans la bordure Cévenole, elles sont recouvertes par des couches d’autres roches formées au cours de l’arrivée puis de l’installation d’une mer chaude et peu profonde (lien vers la page « Bordure cévenole »). Cela signifie que cette chaîne de montagnes s’est complètement affaissée, érodée puis elle a été recouverte par une mer (Lien vers la page « Bordure Cévenole ») et, ensuite, elle a subi plusieurs phases de surrections et d’érosion (lien vers la page « Reliefs »). Ces roches, granites et micaschistes forment le socle, il est présent à une profondeur de 2 000 m sous notre commune.
Les Cévennes s’érodent encore aujourd’hui. Lors des épisodes cévenols, les rivières transportent des galets, des graviers et du sable qui se déposent dans les vallées et dans le golfe du Lion. Le relief des Cévennes constitue un « château d’eau » hydrologique.

Figure 11 : Carte géologique des affleurements des roches cévenoles.