L’école René Deleuze : histoire et héritage d’une institution locale.

Origine de l’école
L’école, telle que nous la connaissons, est relativement récente. Autrefois, c’était une maison particulière, louée par la commune, qui abritait les élèves. Le 18 mars 1877, le conseil municipal constate que ce lieu ne correspond plus aux conditions scolaires actuelles exigées et que le prix de la location est trop élevé. Le 21 février 1878, des plans sont présentés pour l’achat d’une maison appartenant à Mme Alice Bernard afin de construire une école. L’acquisition est actée en 1880, et le 8 août 1880 le conseil municipal fait savoir que l’école de la Jasse est déjà installée dans son nouveau local et elle est prête pour la rentrée prochaine. Une progression fulgurante.

En 1881, on constate qu’à la Jasse on compte 500 habitants sur les 1 000 de la commune, conséquence du fait que la population de la Jasse s’accroît plus vite (déjà à cette époque) que celle du Village. Or, cette année là, il n’y a qu’un seul maître pour 70 élèves (30 garçons et 40 filles). Le conseil municipal demande le dédoublement de cette école mixte, avec une institutrice pour filles. En 1899, devant la progression continue du nombre d’écoliers, on constate que l’institutrice enseigne à 60 filles, le conseil municipal demande alors l’arrivée d’une institutrice adjointe. En 1908, une classe enfantine (ancêtre de la maternelle) est créée. En 1911, c’est une demande de création d’une 3ème classe à la Jasse et le 1er mars 1913, un nouvel instituteur prend ses fonctions. L’agrandissement de l’école de la Jasse, votée le 21 juin 1925, est effectué en 1930. C’est en 1945, que les fonds pour réaliser l’école que nous connaissons sont votés. L’ancienne école a servi de logement pour l’instituteur.

 

Une évolution récente.

Depuis sa création, cette école a toujours été très active par sa fête annuelle, son carnaval, sa kermesse ou sa fête de fin d’année. Ce n’est qu’assez récemment, que l’école compte cinq classes (du CP au CM2) avec une moyenne d’environ 125 élèves dans l’école. En effet, en 1988, d’après le livre de l’abbé André, l’école de la Jasse ne compte que trois classes pour un total de 68 élèves. C’est à l’issue de la fermeture de l’école publique élémentaire du Mas Bruguier en 2003 que les élèves de ce hameau ont été répartis entre le village et la Jasse gonflant ainsi les effectifs de ces deux écoles.

 

Hommage à René Deleuze.

Toujours nommée école de la Jasse, c’est le 04 mars 2017, sous un temps maussade, que l’école a été baptisée « René Deleuze », en hommage à cet ancien enseignant qui a marqué, en son temps, la vie de la commune.

Nombreux sont ceux, à Saint-Hilaire de Brethmas, qui se souviennent de René Deleuze. Très impliqué dans la vie du village, cet homme, né en 1924, aura surtout marqué la vie de la Jasse de Bernard. Réfractaire au STO[1], il se cache à Saint Sébastien d’Aigrefeuille, puis s’engage dans l’armée de libération de Lattre de Tassigny et remonte jusqu’en Allemagne.

René Deleuze aura marqué, par la suite, plusieurs générations d’écoliers en devenant l’enseignant et le directeur de l’école de la Jasse, du début des années 1950 jusqu’à sa retraite, en 1981. « C’était une figure charismatique très engagée auprès de ses élèves. Ses qualités pédagogiques n’ont jamais échappé à personne et son implication dépassait largement le cadre de l’école, il ne comptait pas son temps pour les autres », assure Anne Martin, inspectrice d’Académie.

Décrit comme un homme « grand et généreux », René Deleuze voulait « éduquer des enfants respectueux ouverts sur le monde, avec un certain nombre de repères et de valeurs morales.  Il fut digne des ancêtres, ces fameux “hussards noirs” de la République, et, à bien des égards, qu’il a surpassés. L’enseignement moral et civique était au cœur du projet initial, celui porté par Jules Ferry. En cela, René Deleuze n’y a jamais renoncé. Et je fais le vœu que son exemple nous serve de repère, pour aujourd’hui et, aussi, pour demain », indique le maire Jean-Michel Perret. Son engagement a été récompensé par les palmes académiques, qu’il a reçues dans les années 1980 ainsi que par la médaille de la ville. Par ailleurs, l’enseignant était aussi élu conseiller municipal dans l’opposition de 1977 à 1982, également président de la société du sou des écoles laïques et trésorier du club de football de la commune l’Omnisports de Saint-Hilaire. Depuis 2017, à l’entrée de l’école, une plaque porte le nom de celui qui s’est éteint en 2002.

[1] Service du travail obligatoire.